Un humaniste ne peut qu’être en désaccord avec les écologistes radicaux. Il ne peut accepter de voir les humains réduits à une espèce naturelle parmi d’autres. Il ne peut accepter la soumission de l’humanité à un ordre naturel qui le dépasserait. Mais un humaniste ne peut qu’être en accord avec les écologistes lorsqu’ils mettent en évidence l’insoutenabilité de notre modèle de développement, qu’ils stigmatisent la recherche d’une croissance sans fin dans un monde fini ou qu’ils soulignent l’absurdité du PIB comme mesure de la prospérité. Pour un humaniste, cependant, l’enjeu environnemental, aussi crucial soit-il, est surtout révélateur d’une perte de sens et d’une déshumanisation de notre modèle socioéconomique.