Au cours des deux derniers siècles, les énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel) ont constitué le moteur principal du développement industriel de notre civilisation. Grâce à l’extraordinaire pouvoir calorique du pétrole, les êtres humains ont enclenché une grande accélération, selon les termes d’Hartmut Rosa. De nombreux paramètres permettant d’appréhender l’évolution de nos sociétés ont suivi une allure exponentielle : la consommation d’énergie, la croissance de la population, du PIB, des transports, des transactions commerciales, des services et des biens en tout genre. Cette croissance multiforme générée par les énergies fossiles a un prix : notre dette écologique. A cet emballement de l’activité humaine correspond l’évolution de nombreux paramètres permettant de mesurer l’évolution des systèmes écologiques terrestres : la concentration de CO2 dans l’atmosphère, la perte de forêts tropicales, la fonte de la calotte glaciaire, la dégradation de la biodiversité… etc. Tous les gains de productivité et de confort générés par les énergies fossiles apparaissent à présent comme une gigantesque bulle spéculative dont nous subissons de façon croissante les conséquences environnementales.