A l'orée du XXXIè siècle, une "grande crise", du type de celles qui naguère ont bouleversé en profondeur le capitalisme, s'est ouverte en synchronisme avec la détérioration grandissante et irréversible des fondamentaux de la vie sur Terre et avec la déstabilisation profonde des structures énergétiques des sociétés industrialisées. Qu'on l'examine sous l'angle de la répétition des accidents nucléaires, de la poursuite irresponsable de l'exploitation des ressources pétrolières, y compris par la guerre, et ce jusqu'à " la dernière goutte " a dit un jour le patron de Total, Christophe de Margerie, de la recherche frénétique de carburants de substitution dits biocarburants, ou encore, plus globalement, des menaces désormais avérées et inévitables du réchauffement climatique, aucune " sortie de cire " ne pourra échapper ni aux effets de la contrainte énergétique ni à la fin de l'illusion selon laquelle une quantité illimitée d'énergie serait la condition de la survie de l'humanité. Telle est la problématique désormais en place et ici resituée dans la durée de l'histoire du capitalisme.