La gouvernance est-elle « un phénomène éminemment politique, irréductible à la rationalité du droit » et qui relèverait « d’une autre logique »? Les auteurs de l’ouvrage explorent cette question au travers de l’évolution des moyens d’action des pouvoirs publics ces vingt dernières années. Ils passent au crible le concept de Nouvelle gestion publique, qui questionne l’efficacité de l’action publique et encourage l’Etat à assimiler les outils de la gestion privée. Ils analysent ce qui sous-tend la multiplication des agences, les partenariats public-privé, la régulation et le soft law. Ils décrivent les contraintes européennes qui pèsent sur l’organisation et le financement des services publics, le régime des aides publiques, l’intervention de l’Etat en faveur des entreprises en difficulté. Ils évaluent l’action publique à l’aune des nouveaux enjeux de société, de la disette des ressources publiques jusqu’aux enjeux climatiques et d’aménagement du territoire. Pour répondre à la question posée, ils plaident pour un cadre juridique rénové de la gestion publique. Cette démarche, expliquent-ils, permettrait de rencontrer les objections selon lesquelles le recours non encadré à des outils innovants de gestion publique a pu créer un déficit de contrôle démocratique de l’action publique. S’interroger sur la place du droit dans la gestion publique et dans le contexte des nouveaux défis de société c’est aussi se demander si le droit, dont la fonction éternelle est de régler les rapports entre les humains, ne devrait pas à présent régler également les rapports entre ceux-ci et le monde. Un droit qui aurait opéré un saut radical vers la reconnaissance de la Nature comme sujet de droit à part entière. Ainsi l’ouvrage se conclut-il par un plaidoyer pour une culture politique qui permettrait d’ajuster l’horizon des politiques publiques à celui des nouveaux enjeux.