Habiter une demeure c'est vivre "à l'écart" du social, du travail, des amis, bref, à l'écart de l'Autre. Dans une demeure, les masques tombent souvent. Assurément. On s'y sent parfois, voire souvent, plus léger. On y médite. On y souffle. L'Autre est enfin dehors. L'Un qui, il y a à peine quelques secondes, était "noyé" dans l'anonymat, dans les "tous pareils" se retrouve, en ouvrant la porte de son appartement, enfin "chez lui" (...) une habitation enveloppe le corps de chacun afin que , caché, ce corps puisse se libérer du poids et du regard de l'Autre. Être chez soi, c'est n'être donc pas chez l'autre (...). Tout simplement.
(...) On le sait, il existe des logements pathogènes (mal isolés, sous-dimensionnés, etc. Tout comme des quartiers pathogènes (exagérément excentrés, dépourvus d'équipements collectifs, sans espaces verts, ...) Mais il existe des politiques de l'habitat (ou des non politiques de l'habitat) elles aussi pathogènes, comme celle qui refuse de réguler, même à la marge, le prix de ka location. A l'heure actuelle, en effet, le bailleur n'est tenu à aucune limite réglementaire lorsqu'il s'agit de fixer le montant du loyer (initial). En l'occurrence, n'est même pas exigé (pour la détermination du loyer) un vague lien avec la qualité du bien, de sorte que sont introduitssur le marché - et trouvent preneurs! - de véritables taudis à des tarifs totalement déraisonnables.
Sommaire :
Souffrances d'habitants / Mohamed Ben Merieme
Témoignage : l'habitation poétique / Jacki Zielinski
Etude : Le logement et la santé mentale au prisme de la loi / Nicolas Bernard
