Activité des hommes, ayant pour objet de transformer le milieu naturel afin de satisfaire les besoins humains, l'économique semble bien, selon le mot d'A. Marshall, relever d'une "science de la vie", voisine de la biologie plutôt que de la mécanique".
Mais la vision tronquée liée aux calculs d'efficacité veut que l'on n'accorde de prix qu'aux biens et services rares et que l'on compte pour rien les ressources humaines ou naturelles qui paraissent surabondantes. Alors, la relation du moyen à la fin s'inverse et la logique des choses mortes devient la loi suprême.
Il n'y a plus à s'étonner si une science ainsi conçue se condamne à développer une logique et à inspirer des actions qui s'inscrivent en contraction formelle avec les mécanismes présidant à la reproduction du vivant.
La conciliation ne peut se concevoir qu'en portant la réflexion au niveau de la biosphère dont les lois s'imposent à l'ensemble de ses sous-systèmes.
C'est à ce niveau que l'économique rejoint le vivant et que l'on peut espérer découvrir des principes d'organisation conciliant les règles d'une gestion efficace avec les mécanismes par lesquels la biosphère assure sa reproduction.