Si j’avais lu Prospérité sans croissance avant d’écrire L’impossible capitalisme vert, j’aurais repris de Jackson sa présentation du défi climatique. En effet, l’auteur a la bonne idée d’exprimer les efforts à réaliser en termes de diminution de l’intensité des émissions mondiales de dioxyde de carbone, rapportées au PIB. Il note qu’il a fallu 25 ans pour passer d’un peu plus d’un kilo à 770 grammes de CO2 par dollar de richesse produite. Or, écrit-il, « atteindre l’objectif du GIEC (…) signifierait, en 2050, que l’intensité moyenne en carbone soit 55 fois inférieure à celle d’aujourd’hui, c’est-à-dire à seulement 14 grCO2/$ ». Ces chiffres sont plus parlants que les réductions d’émissions en volume ; ils mettent mieux en évidence la formidable mutation à opérer.