COVID-19: Jean-Baptiste Fressoz : « Salus populi, suprema lex esto », dans cette crise, c’est surtout la primauté du politique par rapport à l’économie qui est nouvelle »

Publication | Publication etopia | Masset Delphine | Etopia (asbl) (PA) | 04/05/2020



Appartient à : «Collection des publications du Centre d'animation et de recherche en écologie politique Etopia»

Contenu
Interview réalisée par Delphine Masset. Sommaire des questions Jean-Baptiste Fressoz vous êtes historien, chercheur au CNRS et vos travauxportent sur l’histoire environnementale et des savoirs climatiques ainsi que sur l’anthropocène. Vous qui avez étudié les controverses autour des manières d’immuniser la population de la variole, que pensez-vous des méthodes actuelles? Cela fait 5 semaines que nous sommes confinés, et tous les pays n’ont pas choisi les mêmes méthodes, je voulais savoir si cela évoquait quelque chose chez vous ? Au sujet de la grippe de Hong Kong de 1968, à votre avis, comment expliquer que celle-ci ait fait un million de morts dans le monde, dont 31.000 en France, et que les gouvernements n’aient pas agit ? Comment l’expliquer? Ces dernières semaines, on constate que les chiffres de mortalité sont fort similaires entre la Belgique, la France et l’Allemagne qui, pour le coup, adoptent des méthodes assez différentes. Les choix politiques faits autour du Coronavirus se justifient, mais ne sont pas univoques. Que pensez-vous des controverses autour des méthodes technico-politiques mises en œuvre ? Je propose qu’on passe aux questions de transition énergétique. Évidemment, nous ne sommes pas devins, mais avez-vous l’impression que cette pandémie pourrait être l’occasion de vivre une espèce de basculement en matière de consommation énergétique ou pas du tout ? Est-ce que Cuba est un exemple de basculement qui a eu lieu au niveau énergétique, ou pas ? Est-ce que cette crise nous apprend que nous ne sommes pas du tout prêt pour la crise – que ce soit celle ci ou celle à venir ? Et dans le cas où une crise alimentaire ou une crise climatique s’ajoute à la crise sanitaire ? Il y aurait davantage de tests et peut-être moins de confinement. En tout cas, il y a peut être une chose positive qui va advenir de cette crise, c’est une forme de relocalisation. Pour terminer, je ne vais plus faire appel à l’historien : si vous deviez mettre en place une mesure à la fin de cette crise, quelle serait-elle ? De nouveau, je ne fais pas appel à l’historien, mais est ce que vous avez une vision du monde assortie à cette transition énergétique? Qu’est ce que cela ferait, par exemple, sur le secteur de la santé ?
Type de document
Publication
Période
04/05/2020

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