Les droits de l'homme ne sont internationalement protégés que depuis 1948. Ce sont les Nations unies qui, devant l'ampleur des crimes nazis, ont consacré leur "universalité" au travers de traités et d'organes de contrôle (commissions, tribunaux). Le concept s'est imposé, porté par les "sociétés civiles". De n'importe quel pays, de n'importe quelle couleur, chacun a le droit d'être protégé contre l'assassinat politique, la "disparition", la torture, l'emprisonnement arbitraire, les traitements inhumains. Contre la discrimination si l'on est femme, si l'on pratique une religion - ou si l'on ne croit en aucune. Sous prétexte qu'il appartient à telle société plutôt qu'à telle autre, devrait-on accepter qu'un être humain puisse être réduit en esclavage? Qu'un enfant soit condamné au travail forcé? Pourtant, cette idée d'universalité fait l'objet de contestations. Certains rappellent qu'elle a ponctuellement servi de paravent à l'impérialisme des puissances européennes au XIXè siècle ("interventions d'humanité"). D'autres la rejettent au prétexte qu'elle serait purement "occidentale". Plusieur intellectuels souligent que ces droits, d'origine européenne, n'auraient pas d'équivalents dans d'autres cultures tout aussi avancées. Ces remises en cause inquiètent des associations, telle Amnesty International, qui craignent qu'elles n'aboutissent à des régressions. François Jullien considère pour sa part que la notion de droits de l'homme est contigente. Mais cela n'implique pas, pour lui de renoncer au combat pour la dignité humaine dans le monde.