Changer le climat, pas le système : voici l’énoncé à partir duquel il faut comprendre la logique de la géo-ingénierie. Certains lecteurs et lectrices seront peut-être effarés d’apprendre que l’on y réfléchit sérieusement. Et pourtant, les signaux envoyés ces dernières années ne laissent aucune place au doute. Face aux catastrophes dont nous commençons à discerner les contours, doit-on accepter cette perspective, même si ce n’est qu’au titre d’ultime recours pour éviter le pire, en cas d’urgence, une simple « police d’assurance », comme la présentait Bill Gates ? La faisabilité technique, le coût, les conséquences prévisibles et imprévisibles d’un point de vue écologique comme éthique, politique ou géopolitique, la gouvernance internationale, la contrôlabilité et la réversibilité de chacune de ces techniques de géo-ingénierie sont autant de points de débat.