Des milliards d’euros et de dollars continuent de pleuvoir sur les gisements de gaz, de pétrole ou de charbon alors que l’exploitation des réserves fossiles menace l’habitabilité de la planète. Or, derrière chacun de ces projets bruns se cache toute une faune financière. Banques et investisseurs, grands adeptes du greenwashing, mais aussi assureurs et institutions publiques abreuvent l’industrie de liquidités, espérant bénéficier en retour de ses insolents profits. Aux yeux des spécialistes du secteur, la symbiose entre or noir et billet vert est consubstantielle au capitalisme. Faire dérailler la machine suppose donc d’agir à de multiples niveaux, des blocages d’AG à la régulation drastique de la finance. Mais abolir le règne du fric fossile impose aussi de réfléchir à un modèle de développement alternatif pour les pays du Sud qui renonceraient à exploiter les richesses de leur sous-sol. Le capitalisme fossile est cependant loin d’avoir abattu toutes ses cartes. Et certains magnats des énergies brunes financent discrètement des réseaux d’extrême droite pour faire avorter toute tentative de régulation.