De l’alternative « socialisme ou barbarie », forgée par Rosa Luxemburg au début de la Première Guerre mondiale1, il ne semble rester aujourd’hui que le second terme. La haine du droit affichée même au sein des vieilles démocraties, l’explosion des inégalités sociales, le triomphe des nationalismes identitaires et racistes, la catastrophe écologique, les crimes de guerre à Gaza et en Ukraine dessinent un paysage politique dévasté duquel aucune issue positive ne se dégage. “There is no alternative”, disait Margaret Thatcher à propos des réformes néolibérales. Aujourd’hui, la croyance dans l’efficacité de ces dernières a disparu presque partout. Mais le constat dépolitisant selon lequel le cours des choses est inéluctable subsiste...
Ce dossier comporte les articles suivants :
- Introduction. Barbarie ou socialisme (Jonathan Chalier et Michaël Foessel)
- Représenter les sans-pouvoir : la gauche à l'épreuve de la division (Axel Honneth)
- Social-démocratie par gros temps (Bruno Karsenti)
- Le socialisme est une fête : des besoins de protection aux désirs d'émancipation (entretien avec Clémentine Autain et Paul Magnette)