L'Europe en marche contre les résistances nationales.
Comparer l’Europe aux États-Unis n’a aucun sens, affirme ici André Lebeau, tant leurs histoires sont différentes et l’Europe composée d’États « lourds d’identité et chargés d’histoire ». Le processus d’unification européenne est bien en route, en dépit des résistances nationales, et l’on ne saurait attribuer aux instances européennes la responsabilité de cette marche à petits pas, tant celles-ci, notamment la Commission, se trouvent encore dépourvues des véritables attributions nécessaires à l’exercice du pouvoir. La faute en revient aux États membres. Mais la dimension européenne s’imposera de plus en plus, d’abord au travers de l’adoption d’une politique économique et d’une politique extérieure communes, sous réserve que, confrontée aux défis actuels, l’Union se renforce plutôt que de s’émietter. André Lebeau, conscient des obstacles que rencontre la construction européenne, n’en conclut pas moins, « avec un peu d’optimisme, que la nécessité d’une unité européenne tendra à prévaloir sur la tentation d’une régression vers les fantasmes nationalistes et vers une décomposition de l’espace européen ».
Feu les États ! Plaidoyer pour l’Europe
Michel Drancourt montre ici combien les États européens, en dépit de leurs vanités nationales, ont vu leur souveraineté sur leur propre territoire entamée et ont perdu de l’influence sur les affaires du monde. Il faut donc, affirme-t-il en substance, construire une Europe fédérale rassemblée autour d’une grande ambition. Telle est la seule solution si l’Europe ne veut pas disparaître, mais jouer un rôle moteur dans la recomposition d’un monde globalisé en mal de gouvernance. Ainsi, plus de 40 ans après son livre rédigé avec Louis Armand, Le Pari européen, Michel Drancourt relance ici un vibrant appel à une Europe capable de dépasser ses divisions, de parler d’une seule voix et de jouer un rôle significatif dans un monde plus que jamais en voie de recomposition.