Presque 10 ans après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, perpétrés par le groupe islamiste Al-Qaïda, et dans un contexte économique difficile depuis bientôt 40 ans dans certains pays européens, il semblerait que se développe, en Europe, une vague d’islamophobie. En témoigne notamment la montée de partis populistes ou d’extrême droite, y compris dans des pays à réputation plutôt tranquille comme la Suède. Mais cette tendance de l’opinion publique à une certaine crispation à l’égard des musulmans, que nous décrit ici Jean-François Drevet, trouve aussi son origine dans un renforcement de la pression intégriste d’une partie (certes minoritaire mais très visible) des musulmans d’Europe, qui tend à vouloir imposer la charia aux ressortissants européens d’obédience islamique. Or, la charia (loi islamique), dans un grand nombre des règles qu’elle préconise, entre en contradiction avec les grands principes du droit européen, à commencer par ceux de la Convention européenne des droits de l’homme. Il semble donc urgent, comme le souligne cette tribune, de réfléchir aux « accommodements » possibles entre la pratique religieuse des musulmans d’Europe et l’application des lois européennes, et de clarifier les différents points qui posent problème, à l’échelle de l’Union. C’est sans doute là la seule voie possible pour décourager les entreprises fondamentalistes et permettre aux musulmans de pratiquer leur religion en accord avec les principes démocratiques de l’Union européenne.