L'automne 2010 a encore été marqué par un bras de fer entre manifestants antinucléaires et forces de l'ordre, à l'occasion du convoi ferroviaire de 123 tonnes de déchets nucléaires entre La Hague, en France, et Dannenberg, en Allemagne. Cependant, cet épisode, si spectaculaire et médiatisé qu'il ait pu être, ne donne sans doute pas la température réelle de l'opinion publique, notamment européenne, à l'égard de l'énergie nucléaire.
Comme le montre ici Pierre Bonnaure, dans le contexte d'épuisement progressif des ressources fossiles et de lutte contre le changement climatique - qui passe par une baisse des émissions de gaz à effet de serre - , le nucléaire pourrait retrouver ses lettre de noblesse. L'opinion publique semble moins rétive, les Etats développement de nouveaux projets et d'ambitieux programmes nucléaires, les perspectives en termes de ressources (notamment d'uranium) et de développements technologiques semblent favorables.
Après avoir dressé un état des lieux et précisé ces différents aspects, Pierre Bonnaure rappelle aussi les handicaps non résolus : la question des déchets radioactifs, le manque de main-d'oeuvre compétence dans ce secteur, les difficultés de financemenent. Mais en ces matières, il n'en tient qu'aux Etats d'investir substantiellement, afin de renforcer un secteur énergétique d'avenir pour autant qu'on lui garantisse un potentiel de recherche technologique et des conditions de sécurité à hauteur des risques qui lui sont inhérents.