Les élections au Maroc, en Tunisie et en Égypte désolent certains Occidentaux qui craignent que le totalitarisme soit une fatalité inhérente au monde arabe. Ce dépit ne tient pas compte de la réalité : la sécularisation est surestimée tandis que l’emprise de la religion et la lame de fond conservatrice qui traverse ces sociétés sont sous-estimées. Cependant, l’islam politique n’a pas réalisé de scores tels que les partis qui s’en réclament peuvent se dispenser d’alliance et de compromis avec d’autres forces politiques. L’univers de l’islam se révèle donc aujourd’hui multiple et varié et l’acquis essentiel des révolutions est qu’elles ont ouvert le débat, créer du pluralisme et libérer les peuples de la peur, ouvrant la possibilité d’évolution de l’islam vers une religion modernisée vécue dans des États démocratiques.