« Les États et leurs dirigeants - même Bachar Al-Assad - sont des hydres froides guidées par des intérêts. » Voilà une antienne qui rassemble les postures idéologiques les plus paradoxales.
Dans le camp des antiimpérialistes, borgnes ou au troisième œil atrophié [1], quelques-uns sont convaincus que le « monstre froid » occidental cherche à intervenir militairement en Syrie, par des méthodes fourbes, en tentant de faire adopter des résolutions onusiennes qui feignent de refuser un remake à la libyenne. L’Occident hypocrite et les « gérontes [2] » de la péninsule arabique essayent « d’autres astuces ».
Heureusement, l’hydre à deux têtes, russe et chinoise, veille au grain... et à ses intérêts. Quand les tirs au mortier pleuvent sur Baba Amro, le quartier rebelle de Homs, elle peut même s’avérer délicate, puisque c’est elle - nous apprend malicieusement le journaliste Alain Gresh [3] - qui « aurait exercé une influence modératrice sur le régime syrien en le dissuadant d’utiliser l’aviation ».