La "violence scolaire" et les "agressions de professeurs" font l'objet d'une intense préoccupation médiatique et politique. De la "journée de la jupe" aux guide de survie en milieu scolaire destinés à apprendre les bons réflexes aux enseignants assaillis, un large ensemble d'ouvrages de fiction, de manuels et d'articles scientifiques dépeignent les enseignants comme les punching-balls d'élèves aussi incultes que tyranniques. Désemparés face à l'"affaiblissement de leur autorité", les enseignants seraient finalement relégués à une fonction de souffre-douleur des élèves (et des parents d'élèves), malgré les formations continues destinées à inculquer un "leadeurship" face à la classe. Bien sur, cette représentation générale de l'"élève agressif" a trouvé une déclinaison dans l'enseignement supérieur : après avoir péniblement terminé ses études secondaires et avoir accédé malgré tout à l'enseignement supérieur, l'élève agressif qui renversait son banc serait devenu l'étudiant excité hurlant sur le professeur à travers l'auditoire...