Ceux que l’on appelle «migrants » et ceux que l’on nomme « sans-papiers » sont a priori deux populations clairement distinctes. Le discours dominant tend même à les opposer.
Pourtant, les uns et les autres connaissent un sort semblable : ils sont relégués dans une sorte de non-lieu, de non-existence, sans statut officiel. Cela dispense l’État de les prendre en compte... et en charge.
Cette analyse propose, au contraire, de rapprocher et d’affronter la situation de ces exclus fantômes. Elle invite aussi à tirer les leçons de deux cas récents (été 2015) où ces invisibles sont redevenus visibles : le « campement de migrants » du Parc Maximilien (à Bruxelles) et l’«Occupation » des sans-papiers de Burenville (à Liège).