Depuis bientôt quatre ans le capitalisme a plongé le monde dans une crise sans précédent par son étendue, sa globalité et sa multi-dimensionnalité : économique, financière, sociale et écologique, chacune de ces dimensions renforçant les autres. Les structures socio-économiques se fissurent parce qu’ont prévalu le renforcement des privilèges d’une classe dominante et le délitement de toutes les protections sociales. Alors, les cadres de pensée à l’intérieur desquels se déployaient les justifications d’un ordre supposé apporter à l’humanité le bien-être, la démocratie et la paix s’épuisent et apparaissent pour ce qu’ils étaient : idéologie et non pas science, intérêt de classe bien compris et non pas intérêt général.
Dans ce contexte, les recherches pour construire un autre cadre théorique et politique esquissant un monde plus soutenable se multiplient. Le livre de l’économiste britannique, responsable de la Commission du développement soutenable du Royaume-Uni, Tim Jackson, Prospérité sans croissance constitue une bonne synthèse de la critique de la croissance économique et il tente de définir une conception de la prospérité alternative à celle qui associe le mieux au plus. En particulier, il essaie de jeter les bases d’une macroéconomie écologique.
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