En applaudissant ici aux objectifs de fermeté accrue, là au respect des droits des personnes incarcérées, l'opinion n'est guère sensible aux paradoxes qui traversent le discours gouvernemental sur les prisons. Il n'en va pas de même de l'administration pénitentiaire, qui se droit de concilier ces impératifs contradictoires : anticiper sur la gestion d'une explosion démographique annoncée, inventer des procédures pour déjouer par avance les effets de l'incursion d'une approche égalitaire dans les prisons surpeuplées. Un document d'orientation en atteste : sous la loi pénitentiaire annoncée pour l'automne, est à l'oeuvre une raison administrative qui avoue sans fard ses dérives présentes, prépare son expansion future et accepte l'incarcération comme réponse indiscutable aux maux de la société.