Le champ du travail social est constitué de métiers fortement sexués avec une main-d'oeuvre largement féminine qui opère sur des sujets sexués. Il importe par conséquent de s'interroger sur le poids du genre, c'est-à-dire sur les rapports sociaux de sexe, les stéréotypes sexués qui traversent les schèmes de perception et d'interprétation du monde, les phénomènes de ségrégation et de hierarchisation sociale selon les sexes. Comment s'attaquer aux causes systémiques et axiologiques des inéggalités et injustices attachées aux différences de genre? Dans le même temps, comment assurer l'égalité dans le respect des différences? Quels sont les a priori sexués qui traversent la relation d'aide? Le genre marque-t-il la façon dont les travailleuses sociales et les travailleurs sociaux combinent leur vie professionnelle et leur vie familiale? Sont-elles/ils suffisamment formé-e-s aux études de genre pour pouvoir agir efficacement sur cet enjeu? Autant de questions posées dans ce numéro, auxquelles celui-ci apporte des éléments de réponse en vue d'aiguiser l'indispensable esprit critique.