“Nous sommes en train de créer des monstres !”. Ce constat est posé par un psychologue, membre du personnel de l’administration pénitentiaire, en charge de l’évaluation des détenus radicalisés. Il évoque la prise en charge des détenus poursuivis pour faits de terrorisme ou suspectés de radicalisation dans les prisons françaises, au sein d’unité spécifiquement dédiées à leur évaluation. Si c’est cette simple phrase – entre cri d’alerte et marque de désespoir – fait vivre l’adage selon lequel la prison serait une école du crime, elle permet surtout d’interroger les évolutions contemporaines de l’institution pénitentiaire dans les manières de traiter une part des détenus dont elle a la charge.