Sur la lancée des dénonciations des périls menaçant la planète qui s'éle vérent de tous côtés en cet annus mirabilis que fut 1972 an 1 de l'écolo- gie comme le proclama Edgar Morin, l'agronome René Dumont - qui allait être choisi comme porte-drapeau des écologistes à l'élection présiden- tielle de 1974-entama une critique aussi circonstanciée que précise des logiques productivistes à l'œuvre dans les pays et capitalistes et socia- listes. Le libéralisme économique destiné à s'imposer de plus en plus dans le monde y compris bientôt par le rétablissement du capitalisme en Chine se paraît des objectifs de développement censés faire reculer la faim et la misère dans le monde alors qu il accroissait en réalité l'exploitation dudit Tiers-Monde et mettait à sac les ressources naturelles non renouvelables Contrairement à son collègue en hétérodoxie Serge Latouche qui évolua vers la décroissance Dumont resta un développementaliste mais il ne cessa d'alerter sur les mauvaises pratiques productives qui favorisaient le gaspillage l'épuisement des ressources minérales et fossiles, la dégra- dation des sols, la raréfaction de l'eau douce, la pollution des rivières, le réchauffement climatique et last but not least, le creusement dramatique des inégalités entre les riches du Nord et les pauvres du Sud