Sommaire :
- Malaise dans l’effondrement. Jean-Claude Besson-Girard
Variations sur l’état des lieux
- Les vraies causes de la récession. Yves Cochet
- Comprendre la crise globale pour en sortir. Jean-Marie Harribey
- De quoi la crise est-elle le signe ? Dominique Méda
- De la catastrophe à l’effondrement. Serge Latouche
- La machine infernale. Simon Charbonneau
- La région des grands lacs africains : collapse nature-société pronostiqué. Alain Cazenave Piarrot
Charnières et passages
- La crise impensable, ou l’effondrement de l’intelligence collective. Jean-Paul Malrieu
- Comment nous guérir de la folie de l’argent ? Bernard Guibert
- Contre l’effondrement des institutions, défendre la représentativité politique. Vincent Cheynet
- Au-delà de la crise, vers une troisième modernité ? Geneviève Decrop
- Conjurations. Frédéric Neyrat
Et après ?
- Scénarios du futur et initiatives de transition. Christian Araud
- Un futur désirable sans croissance est possible, mais il faut réduire fortement les inégalités. Jean Gadrey
- Les paramys au pouvoir ! Willem Hoogendijk
L’Europe peut-elle apporter une réponse à la crise de civilisation ? Paul Lannoye
- Les transition Towns : résilience, relocalisation et catastrophisme éclairé. Luc Semal et Mathilde Szuba
- La Californie par-delà l’effondrement. Agnès Sinaï
Hors champ
Humanitaire pour quelle humanité ? Philippe Blackburn
Au dogmatisme arrogant du scientisme et de l’économisme, l’hypothèse de la décroissance oppose une clairvoyance inquiète. Ce flair provocant, nourri d’observations croisées, de recoupements systémiques et de sensibilités aiguisées, se veut aussi un puissant antidote aux anesthésiants que la doxa dominante impose aux sociétés pour annuler leurs révoltes ou les réduire en argent. La kyrielle des crises qui nous affectent présentement sous le joug de ce modèle impérial est contenue dans le seul mot d’effondrement. En effet, comment peut-on nommer autrement la situation actuelle où, comme toujours, les plus démunis sont aussi les plus touchés ? Mais pour imaginer à cet effondrement un après qui ne se contente pas de repousser l’échéance d’une possible auto-extinction de l’espèce humaine, ne convient-il de passer au crible les croyances et les leurres cultivés depuis si longtemps ? Bien sûr, on ne trouvera pas ici « le lieu et la formule » dans le côtoiement de l’abîme cher à Rimbaud. Tout au plus, mais c’est peut-être préférable et en tout cas plus politique, pourra-t-on choisir parmi les textes proposés ceux qui exposent des analyses exigeantes de la conjoncture ou bien des quêtes plus intuitives et sans certitudes balisées. D’autres encore examinent les transitions à l’œuvre entre l’impasse du présent et l’espoir à reconstruire au-delà des ruines. Toujours est-il qu’il existe une vie possible après l’effondrement : celle dont nous pouvons dès maintenant choisir le visage en saisissant l’opportunité offerte par une objection de croissance se développant de territoires en territoires, comme pour marier enfin les réalités inévitables de la nature aux impératifs de la fraternité. Ni plus ni moins.