Avant chaque élection en Belgique, des voix s'élèvent pour remettre en cause l'obligation de vote. Celle-ci est une caractéristique du système politique belge, minoritaire dans le concert des démocraties et qui n'est partagée par aucun Etat voisin, à l'exception du Luxembourg.
Mais à la veille des dernières élections du 10 juin, la contestation du devoir électoral a franchi un nouveau palier. De nombreuses initiatives citoyennes ont cherché via Internet, à amplifier le mouvement. Nouveauté : elles émanaient de personnes qui se classaient elles-mêmes plutôt à gauche.
Ces initiatives, manifestations, du "désenchantement démocratique", ont provoqué la réaction unanime de tous les faiseurs d'opinion : politiques, politologues, médias, ... Et pourtant, il faut bien constater que l'adhésion de la population à l'obligation du vote semble s'effriter inéluctablement... Faut-il la raffermir, et comment faire?
Sommaire du dossier :
Pourquoi on doit voter en Belgique / Xavier Mabille
En 1993, la Belgique fut le premier Etat à instaurer l'obligation de vote. Un choix jugé alors nécessaire contre l'absentéisme. Plus de cent ans plus tard, avec ou sans obligation de vote, l'absentéisme politique est présent partout.
Votons ! / Paul Löwenthal
Le droit d'intervenir dans les affaires publiques, via le vote, est une forme de liberté. Et la mise à l'écart de ceux qui se désintéressent de la politique ne saurait être un objectif démocratique.
Levons le tabou de l'obligation / Jean-Pierre Stroobants
Comme le scrutin proportionnel, l'obligation de vote est un sujet tabou en Belgique. Et pourtant, la plupart des pays n'oblligent pas leurs citoyens à coter... Et ils ne s'en portent pas plus mal.
Une opinion à rebours d'un certain "politiquement correct".