Le fondamentalisme religieux n’est pas un concept nouveau, loin s’en faut, et concerne de près ou de loin la plupart des grandes religions existant dans le monde. Mais parmi ces fondamentalismes, l’islamisme occupe une place à part eu égard aux moyens qu’il utilise pour s’implanter dans les communautés musulmanes, en particulier en Europe. Comme le souligne ici Jean-François Drevet, l’implantation de l’islamisme en tant que courant politique est perceptible dans tous les pays européens et se caractérise très souvent par une propagande de grande ampleur (largement financée par les monarchies du Golfe) auprès des musulmans présents sur le sol européen, par une exploitation quasi systématique, à des fins politiques, du droit à la liberté religieuse, et par une capacité très insuffisante des musulmans à se protéger des prédications extrémistes. Pourtant, il semble possible d’y faire obstacle au moyen des législations antiracistes et de protection des droits de l’homme existant dans de nombreux États européens, voire à l’échelle continentale. Si l’on souhaite éviter que toute la communauté musulmane — dont seule une petite minorité est réellement tentée par l’islamisme radical — ne soit ostracisée en Europe, et faute de réelles perspectives de modernisation de l’islam à moyen terme, il devient urgent, selon Jean-François Drevet, de recourir à ce corpus juridique pour faire obstacle au développement de l’islam radical.