Le Québec traverse depuis près de six mois une crise sociale sans précédent. Une grève étudiante, la plus longue de toute l’histoire du Québec, a mobilisé jusqu’à 320 000 étudiants des collèges et universités (sur un total de 420 000) entre février et aout 2012. Des dizaines de milliers de citoyens, de tous âges et de diverses origines sociales et culturelles, ont rapidement rejoint ce mouvement étudiant. De grandes manifestations nationales organisées tous les 22 du mois depuis le mois de mars, et qui ont réuni jusqu’à 250 000 personnes, aux rassemblements de casseroles dans les quartiers, et aux marches de nuit dans les rues de Montréal, les multiples initiatives étudiantes et citoyennes qui se sont mises en place témoignent à la fois d’une créativité extraordinaire, d’une capacité de mobilisation politique peu prévisible et de dynamiques d’actions politiques inédites à l’échelle du Québec. Le mouvement dépasse largement la question de l’augmentation des droits d’inscription. Sa finalité vise à réassigner la justice sociale et le bien commun au cœur du fonctionnement des institutions