Le genre énerve et ce n'est pas un hasard. N'est-ce pas précisément le concept qui permet de sortir de la stigmatisation ? De résister à ce qui est imposé au corps ? Attaquer le genre, c'est s'attaquer au concept critique qui permet de déconstruire le stigma, de sortir de l'assignation, de mettre en évidence une partie des causes de l'inégalité. Alors s'en prendre au genre comme à une idéologie, ce n'est pas seulement se soumettre aux inégalités, c'est, pire encore, les justifier, elles et les violences qui vont avec. Dans le viseur : les femmes indociles, putes, lesbiennes, voilées, sans enfants, qui gagnent trop. Arrêtons là la liste car elle est infinie, tout est prétexte à remettre une femme à sa place. Mais à cette liste on peut quand même ajouter tous les hommes qui ne seraient pas "homme" comme il faut. Le genre est devenu l'enjeu principal d'un discours normatif. Chacun-e n'a qu'à bien se tenir et fermer sa gueule.
Sommaire du dossier :
-Avant-propos
-Strass et stigma
-Les subalternes parlent
-Volontaire sans interruption