Cinq années ont passé depuis 2010, proclamée année internationale de la biodiversité, au terme de laquelle s’est tenue la conférence internationale de Nagoya sur la biodiversité. Celle-ci déboucha sur la signature du protocole de Nagoya, qui fixait de nouveaux objectifs en matière de protection de la biodiversité planétaire. Mais à l’instar de ce qui se passe dans le domaine du changement climatique depuis bien des années, faute de ratification par un nombre suffisant d’États et de réelle motivation, le protocole n’a guère permis jusqu’ici de stopper la régression de la biodiversité. Or, l’heure est grave, comme le montre Jérôme Bindé, et faute d’en prendre conscience, l’homme est en train de scier la branche de l’arbre qui le supporte et le nourrit.
Après un rappel de ce que recouvre la notion de biodiversité et des difficultés de sa « mesure », Jérôme Bindé souligne l’importance des menaces que son altération implique pour l’humanité, s’appuyant en particulier sur le cas de la biodiversité méditerranéenne. Face à l’échec patent de l’action internationale jusqu’ici, il plaide pour la mise en place d’un « contrat naturel » (Michel Serres), porté et défendu par une alliance mondiale, reposant sur des plans d’action concrets en matière de biodiversité terrestre et marine. Des actions à mener en priorité sur la trentaine de lieux d’ores et déjà en situation critique en la matière, dont le coût, certes non négligeable, n’en reste pas moins raisonnable au regard d’autres dépenses mondiales et sans commune mesure avec celui des conséquences de l’inaction.