L’ambition affichée du dernier essai de Paul Magnette, La gauche ne meurt jamais, est claire : revenir aux sources de la gauche. Plus précisément : aux sources du socialisme, puisque s’il entend lutter contre les inégalités, ce sont « les inégalités générées par le capitalisme » qui le préoccupe particulièrement. Revenir aux sources du socialisme n’est-ce pas cependant vouloir se détacher de la représentation dominante du socialisme, celle d’une doctrine étatiste et productiviste ? Revenir aux sources du socialisme, n’est-ce pas aussi récuser la réalité factuelle du socialisme, celle de sa mutation progressive en un libéralisme de gauche ? Revenir aux sources de la gauche n’est-ce donc pas se distancier de l’actualité du socialisme ?