A l'égard de l'Union européenne, nos sentiments sont pour le moins partagés : elle nous remplit tout à la fois de colère, de tristesse, de désarroi.
Deux actualités littéralement monstrueuses nous font "décrocher" de l'Europe : le sort fait au peuple grec d'une part, le traitement de la "crise migratoire" d'autre part. Coup sur coup, deux évènements majeurs qui ouvrent les yeux : "C'est donc cela l'Europe?" Réponse : "Oui, c'est bien cela l'Europe".
C'est pour le moins déprimant, en tout cas pour ceux qui, à gauche, ont cru en "l'idéal européen" : ils doivent représenter un nombre significatif de citoyens de la génération du baby-boom, et peut-être de quelques autres.
La gauche n'est pas seule à être déçue : cela s'observe également dans une fraction de la droite, en particulier celle qui voyait dans l'Europe un substitut au déclin des puissances française, britannique, allemande.
Or, on ne peut pas vraiment dire que l'Union parvienne à exercer une influence significative sur certains des dossiers internationaux les plus chauds : si un tel regret peut être largement partagé, les raisons en seront néanmoins opposées selon les positions politiques.
Le point de vue que nous développerons ci-après veut se positionner à gauche. Comment en sommes-nous arrivés là? Quel est le bilan de la trajectoire? Quelles questions devons-nous débrouiller pour permettre à la gauche d'avancer.