Si, dans la plupart des pays membres de l'Union, la ratification du traité de Constitution européenne se déroule dans une certaine indifférence, en France, la campagne du référendum est plus dynamique que prévu, en partie parce qu'une réponse négative n'est plus exclue le 29 mai Ce "non" retentirait comme un coup de tonnerre. Pourtantn, les partisans du "oui" occupent le devant de la scène : le président de la République, les principaux partis, la quasi-totalité du monde patronal, les grands médias, se mobilisent pour défendre un texte d'essence libérale. Comme lors du traité de Maastricht en 1992, les inconditionnels du "oui" essaient d'emporter la conviction en promettant des lendemains sociaux qui chantent... On sait ce qu'il est advenu de tels engagements. Face à ce "non" qui peut faire bouger l'Europe, la propagande médiatique se déchaîne jusqu'au paroxysme. Et les journalistes dominants, désorientés par une opinion qui se joue de leurs commentaires, en viennent à ressembler à des tigres de papier.