A ma droite, dans le box des accusés, un sauvage à l'air très propre sur lui. Un Diable américain. Le plus grand des voleurs de l'ère numérique : Google, condamné le 18 décembre dernier par le tribunal de grande instance de Paris pour s'être adonné à des "actes de contrefaçon du droit d'auteur". A ma gauche, du côté de plaignants, le bon Dieu et ses deux anges tutélaires : l'éditeur Hervé de la Martinière, à l'origine de la croisade , ainsi que les représentants du Syndicat national de l'édition et de la Société des gens de lettres. Et que chacun choisisse les siens ! Êtes vous du côté de barbe noire, le roi des pirates? Des bandits menaçant notre civilisation et son socle, la propriété intellectuelle? Ou du Super-Dupont de l'édition, admirable défenseur de l'art de publier franchouillard? Sachez-le, vous qui parfois téléchargez : il n'y a rien entre les deux. C'est tout blanc, ou tout noir.
voilà bien un jugement à la française, admirablement dichotomique, digne de l'issue grotesque des débats sur la loi dite Hadopi, pas loin d'être inapplicable depuis que le Parlement européen a votéfin novembre son "Paquet télécom", avec un volet rendant impossible la coupure d'accès à Internet sans procédure "juste et impartiale", tenant compte du droit de l'internaute d'être entendu, de la présomption d'innocence et du respect de la vie privée,