Une autre manière d’envisager la prison existe déjà dans douze des quatre-vingts prisons espagnoles. Officiellement reconnue et encouragée par les autorités supérieures, elle se développe rapidement. Elle vise à offrir à tout prisonnier, lors de son admission ou ultérieurement, l’alternative d’une Unidad Terapéutica y Educativa, une unité thérapeutique et éducative à l’intérieur même de la prison. Elle ne demande ni dépenses ni personnel supplémentaire, mais seulement une autre manière de voir les choses. Le personnel est volontaire pour travailler là, tout comme le sont les détenus qui souhaitent y entrer. Ces derniers devront renoncer à la drogue, à toute violence physique..., mais c’est leur désir de changement qui va s’avérer le plus important. Tout sera alors orienté vers une prise de conscience de leur situation et de la nécessité d’un travail sur eux-mêmes. Et tout sera fait pour les accompagner sur ce chemin. À l’accomplissement de leur peine, en sortent des hommes et des femmes qui ont changé, prêts à affronter leur réinsertion dans la société et à y tenir leur place. Les récidives se feront évidemment beaucoup plus rares : la société, à son tour, ne peut qu’y gagner.