Dépeinte par la classe dirigeante comme un essaim d'enfants capricieux, la houle contestataire dit le refus raisonné d'un système. En France, il s'exprime à intervalles réguliers depuis 1995. Deux ans après le début de la grande crise apparaissent dans leur nudité les rouages du régime économique qui "réforme" après "réforme", détruit les institutions, fondées pour rendre vivables les sociétés européennes. En affrontant ensemble cette régression, les manifestants - étudiants, salariés et retraités - ont pris un monde d'avance.
Sommaire du dossier :
"Métro, boulot, tombeau" / Danièle LinhartOublier les "Nobel" et ... vaincre le chômage / Dany Lang, Gilles Raveaud
La Banque de Suède a remis, le 11 octobre, son prix en mémoire d’Alfred Nobel. Les lauréats ont déployé toute la sophistication théorique de la science économique pour démontrer… qu’il n’est pas si facile de trouver un emploi.
Hôpital public à vendre / Anne Gervais et André GrimaldiNon, c'est la cheville / Renaud Lambert
Transformer l'hôpital en entreprise, c'est également optimiser la "production de soins" en luttant contre l'absentéisme abusif.
Le privé prétend sauver la sécu
Pour (enfin) sortir de la nasse / Slavoj ZizekMédias et politiques, trève de complaisance? / Pierre Rimbert
Au soir de chaque manifestation contre la réforme des retraites, les éditorialistes annoncent l'"essoufflement" de la mobilisation. Comme lors des grèves de 1995 et de 2003. Mais cette fois, la question de la dégradation de l'information s'invite sur le terrain politique.