Fin septembre, à la veille d'un conclave budgétaire fédéral, le président socialiste Paul Magnette jetait un pavé dans la marre médiatique : "Je plaide pour la gratuité totale des transports en commun, donc aussi pour la SNCB". Cette proposition n'a pas manqué de faire réagir, notamment à gauche. Elle a d'ailleurs été modérée depuis lors par son auteur qui a ensuite appelé à la gratuité du transport ferroviaire pour les jeunes de moins de 25 ans et les personnes âgées de plus de 65 ans.
Cette mesure qui s'inscrit dans le tournant écosocialiste du PS est-elle la plus à même de lutter contre les difficiles fins de mois et du monde? Est-elle réaliste au sein du complexe système de compromis inhérent au fédéralisme belge? Et quelles cohérence avec les politiques de mobilité défendues aujourd'hui.
Politique vous propose d'appréhender ce débat à partir de différents angles. Dans un premier temps, Jean-Paul Gailly remet cette proposition en perspective des mesures politiques de mobilité, pointant particulièrement les incohérences fédérales. Dans un second temps, les syndicalistes Laurent Pirnay (IRW-CGSP/FGTB) et François Sana (CSC) confrontent leurs points de vue sur le caractère social, écologique de la gratuité des transports en commun et son financement en Belgique. Enfin, le bilan de quelques expériences internationales est présenté en encadré.