En 2009, le ministère français de la Culture et de la Communication a célébré le cinquantenaire de sa création (par André Malraux, en 1959) et décidé, à cette occasion, de regarder aussi vers l’avenir, en lançant une vaste prospective stratégique de cette organisation, destinée à prendre en compte les évolutions relatives aux multiples domaines couvrant les activités culturelles. Comment la France, souvent présentée comme une exception culturelle, peut-elle faire face aux trois dynamiques majeures affectant la culture au sens large : la mutation numérique, la mondialisation et la montée de l’individualisme ? Comment le ministère en charge de la culture et les politiques associées peuvent-ils s’y adapter, en tenant compte également des changements de pratiques ?
Philippe Chantepie, qui a coordonné ce vaste exercice de prospective stratégique, nous en livre ici les principaux résultats. Il présente tout d’abord les facteurs et composantes du système culturel qui ont servi de base pour dégager quatre scénarios d’avenir possible pour la culture et les médias à l’horizon 2030 (« L’exception continuée », « Le marché culturel », « L’impératif créatif », et « Culture d’identités »), ainsi que la vingtaine d’enjeux qui en découlent. Puis il précise, compte tenu de ce diagnostic, les orientations stratégiques à envisager pour le ministère de la Culture et de la Communication, dans son organisation et dans les politiques à mettre en place à l’horizon 2020. Il s’agit désormais de bien tenir compte du profond changement de contexte à la fois national, européen et mondial, des changements de pratiques qui vont aller se renforçant au fil du renouvellement des générations ; et de s’y adapter tout en tenant compte des nouveaux acteurs intervenant dans le champ de la culture, en préservant la légitimité d’une politique et en innovant dans les trois grands domaines d’activités couverts par le ministère : la création artistique, les patrimoines, et les médias et industries culturelles.