L’innovation dans le domaine pharmaceutique est en train de s’essouffler, nous dit ici Patrick Couvreur. Ce constat vaut pour la plupart des pays occidentaux puisque les raisons de ce relâchement de l’effort d’innovation tiennent pour partie à l’opinion publique qui, tout en attendant beaucoup en matière de thérapie, refuse la plupart des risques inhérents à tout nouveau médicament — rendant les laboratoires de recherche de plus en plus précautionneux dans la mise au point de nouveaux traitements, et l’environnement réglementaire de plus en plus complexe. Il découle aussi de la financiarisation croissante du secteur qui fait passer, dans la plupart des grandes entreprises pharmaceutiques, les intérêts économiques de court terme devant l’investissement de long terme qui serait le plus favorable à la mise au point de nouveaux procédés ou traitements. Si l’on ajoute à cela les limites rencontrées par les méthodes classiques de découverte de nouvelles molécules et la rigidité, en France, des rapports entre la recherche et l’industrie, les perspectives ne sont guère encourageantes pour le secteur.
Pourtant, à lire ici Patrick Couvreur, il existe d’autres voies pour innover en pharmacie (la pharmacogénétique, la galénique, notamment), mais qui nécessitent une certaine rupture culturelle consistant à stimuler la créativité et encourager les coopérations interdisciplinaires. Fort de son expérience de chercheur-entrepreneur en pharmacie, Patrick Couvreur montre ici les difficultés actuelles de la recherche pharmaceutique, en particulier en France, et les pistes à explorer pour ne pas assécher complètement l’innovation dans ce secteur.