Selon une tradition tenace, le droit de résistance à l’oppression inscrit au fronton des droits de l’homme constituerait une sorte de tache de naissance, rappelant que notre ordre juridique s’origine dans la rupture révolutionnaire, mais conjurant en même temps le retour d’une résistance dont l’acceptation reviendrait à ruiner l’horizon du droit. Et si, pour peu qu’on le considère de près, l’exercice de ce refus apparaissait comparable à bien des mécanismes juridiques ? Rien n’interdirait de l’accueillir comme un indispensable contrepoids citoyen à l’oppression qu’enveloppe l’usage de certaines lois.