Coup sur coup, en deux ans, l'extrême droite a frôlé ou franchi la barre des 10% voire des 15% lors d'un scrutin national dans plusieurs Etats européens, comme la Belgique (17,1%), la Bulgarie (12%), la France (10%), la Hongrie (14,8%), les Pays-Bas (17%) ou la Norvège (22,9%)
En Italie, où l'alliance nationale a rompu le cordon ombilical pour s'intégrer à la droite classique, la Ligue du Nord sécessionniste préside la Lombardie, la Vénétie et le Piémont (lire « L’art de gérer un legs encombrant »). En Suisse, l’Union démocratique du centre, un an après l’interdiction des minarets, a convaincu 53 % des votants d’expulser tout immigrant reconnu coupable d’un « crime » — y compris d’« abus d’aide sociale »… Rien là, toutefois, d’un bloc homogène.
A l’Est, l’extrême droite hérite d’une histoire longue et spécifique (lire « A l’Est, l’obsession des frontières »). A l’Ouest, les néofascistes traditionnels vivotent dans leurs ghettos.En revanche, les partis anti-système en quête de respectabilité, ainsi que les nouveaux venus que l’on pourrait qualifier d’ovnis — tel le Parti de la liberté néerlandais (lire « Adieu à la tolérance néerlandaise ») —, ont le vent en poupe.
Leur fonds de commerce se renouvelle, non sans contradictions, mais avec deux points communs : l’exploitation de la crise sociale et le rejet des musulmans (lire « En Europe, le jeu des trois familles »). Deux thèmes largement développés en France par Mme Marine Le Pen, qui espère remplacer son père à la tête du Front national début janvier 2011.
Sommaire du dossier :
* En Europe, le jeu des trois familles / par Dominique Vidal
* L’art de gérer un legs encombrant / par Laurent Bonelli et Raffaele Laudani
* Adieu à la tolérance néerlandaise / par Rinke Van den Brink
* A l’Est, l’obsession des frontières / par Michael Minkenberg
* Dans les urnes / par Michael Minkenberg
* Pour approfondir